Episode 3

LETTRE À VOUS, Ô COMMENTATEURS DE LA VINGT-CINQUIÈME HEURE, RÉSISTANTS DE SALON

En politique, comme dans tout autre engagement citoyen et démocratique, les vrais boulets sont les commentateurs de la vingt-cinquième heure, ces résistants de salon donneurs de leçons qui, au lendemain d’un certain 28 juin, tels des général-de Gaulle en charentaises, envahissent les réseaux pour réécrire l’histoire.

Comme vous vous égarez, amis procureurs !

Peut-être (sûrement) parce que vous n’avez toujours pas compris qu’en politique, comme dans toute autre engagement citoyen et démocratique, la règle première est celle de l’inconfort. L’inconfort intellectuel et idéologique. L’inconfort de sortir de son petit entresoi faisandé pour aller se confronter à l’autre.

Et c’est bien parce que, dès le départ, Les Voies Citoyennes sont sorties de leur zone de confort, qu’elles ont chamboulé, et pour longtemps, le paysage politique yonnais.

Purs nous étions jusqu’au 15 mars, impurs nous serions devenus au lendemain du déconfinement ?

Oui, Les Voies Citoyennes ont toujours dit que si elles ne terminaient pas à la première place du bloc de gauche, au soir du premier tour, elles se retireraient et c’est ce qu’elles ont fait, dès le 15 mars.

Mais, en politique, comme dans la vie, on ne maîtrise pas tout. Le 17 mars et les six semaines de confinement qui suivirent ont définitivement percuté les règles du jeu électoral. Et vous auriez voulu, ô vous nos contempteurs, que l’on s’en accommode ? Décidément, vous n’avez rien compris à l’ADN des Voies Citoyennes : se battre collectivement pour défendre un programme que la crise sanitaire, économique et sociale a, depuis, validé dans son ensemble.

Ce que vous nous reprochez, c’est d’avoir tambouillé ? De nous être alliés à deux-trois profils qui n’ont pas eu l’heur de vous plaire ? A vous lire, j’imagine qu’il n’y a pas que vos salons qui soient étriqués, ô vous chers résistants de la vingt-cinquième heure… Que faitesvous de ces dizaines de Yonnaises et Yonnais qui ont décidé, au nom de l’intérêt général, de dépasser querelles et guéguerres intestines (oui, elles existent bel et bien, et là vous avez raison) ? Rien ?

Vous balayez cette broutille devant le paillasson de votre soi-disant pureté…

Vous préférez l’anonymat de vos claviers au courage d’avoir à porter des idées pour d’autres que vous, pour plus grand que vous. Comme vous le savez (ou pas), réécrire l’histoire, c’est s’incruster sur la photo, en cas de victoire ; c’est accuser l’autre de ses propres renoncements, en cas d’échec.

Une défaite, vraiment, pour les Voies Citoyennes, que d’avoir porté la quasi-intégralité de son programme, élaboré par nombre de Yonnaises et de Yonnais, jusqu’au soir du second tour ?

Une trahison, vraiment, que d’avoir toujours préféré la réflexion de fond et la pédagogie à la calomnie anonyme ?

Un déshonneur, vraiment, que d’avoir toujours parlé à l’intelligence de chacune et chacun plutôt que d’en flatter les bas instincts ?

Soyez sérieux deux minutes. Je risquerais de vous prendre pour ces accusateurs professionnels qui ne se battent que lorsque leurs intérêts ou celui de leurs proches sont en jeu, tournant le dos à la lutte dès lors qu’elle concerne des conquêtes extérieures à leur petit confort intérieur.

Peut-être l’aurez-vous oublié, mais en politique, s’engager jusqu’à l’étape électorale signifie faire le choix de l’intérêt supérieur, cet intérêt général qui veut que chacune et chacun se battent pour leurs convictions et surtout pour la conquête de nouveaux droits dont ils ne sont pas forcément les premiers bénéficiaires.

Les Voies Citoyennes n’ont jamais lutté pour leur précarré. Elles se sont unies dans leur diversité pour imaginer et porter un programme en faveur de tous les Yonnais.e.s. Cela jusqu’à accepter ce que vous leur reprochez : d’avoir préféré opposer par l’union un programme citoyen, écologique et solidaire aux Yonnais.e.s plutôt que de se draper dans cette « posture de pureté » si confortable que leur renvoient aujourd’hui les privilégié.e.s dont, manifestement, vous êtes.

En réalité, ce procès que vous nous faites est bien triste : vous vous trompez d’adversaire et vous permettez à celles et ceux que nous combattons intellectuellement et idéologiquement de rempiler pour six nouvelles années d’un désastre individualiste annoncé, bétonné aux valeurs ultra-libérales, donc ultra violentes.

Nous avons notre conscience pour nous. Aujourd’hui, un pied dedans, un pied dehors pour lutter pied-àpied pour nos valeurs. Et vous, ô chers résistants de salon, commentateurs de la vingt-cinquième heure, comment vous portez-vous ? Et si, au lieu de vous ériger en petits procureurs, vous aviez le courage de sortir de votre zone de confort et de soutenir avec nous les trois élu.e.s des Voies Citoyennes qui sont avant tout LES VÔTRES !
Vous savez quoi, et j’en terminerai par-là : on ne gagne jamais à ruminer seuls, comme des cons affalés sur leur canapé. On gagne toujours à lutter, le poing levé et l’autre main dans celle de son voisin…

Bien à vous,

Un.e parmi tant d’autres chez Les Voies Citoyennes.

A suivre…